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Afrique : L’urbanisation représente 30 % de la croissance du PIB par habitant au cours des deux dernières décennies

Selon un rapport produit par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE), en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), l’urbanisation en Afrique contribue à de meilleurs résultats économiques et à des niveaux de vie plus élevés.

Ce rapport dont nous avons eu copie, offre une nouvelle perspective sur les économies urbaines africaines. Basé sur des données provenant de plus de 4 millions d’individus et d’entreprises dans 2 600 villes de 34 pays, le document présente des preuves irréfutables que l’urbanisation contribue à de meilleurs résultats économiques et à un niveau de vie plus élevé.

Il montre que dans la plupart des dimensions socio-économiques, les villes obtiennent des résultats nettement supérieurs aux pays dans lesquels elles sont situées. En Afrique, apprend-on, l’urbanisation représente environ 30 % de la croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant au cours des 20 dernières années. Il est important de noter que les gains de l’urbanisation sur la performance économique et la qualité de vie s’étendent au-delà des limites de la ville, profitant également aux zones rurales.

Le rapport montre également que des grappes transnationales de villes émergentes le long des côtes ainsi qu’à l’intérieur des terres, offrant de nouvelles opportunités de développement économique. Sur la base de ces conclusions, le rapport définit les priorités politiques aux niveaux national et local qui sont essentielles pour réaliser le potentiel de l’urbanisation. Parmi ceux-ci, il soutient que le rôle des villes devrait être pleinement ancré dans la planification du développement national. De plus, les gouvernements locaux ont besoin d’une plus grande capacité fiscale et administrative pour devenir des acteurs clés du développement économique.

L’urbanisation stimule la croissance du PIB. Environ 30 % de la croissance du PIB par habitant en Afrique au cours des 20 dernières années est due à l’urbanisation et aux économies d’agglomération générées. Elle est le moteur de la transformation économique. Les travailleurs qualifiés représentent près de 36 % du total des travailleurs dans les zones urbaines, alors que dans les zones rurales, ils représentent un peu moins de 15 % de la main-d’œuvre.

Le document renseigne aussi que l’urbanisation améliore l’accès aux services financiers. Environ 49 % des ménages urbains ont un compte bancaire, contre seulement 17 % des ménages ruraux.

« L’urbanisation augmente le niveau d’éducation. Le citadin moyen bénéficie de 8,6 années d’éducation formelle, alors que son homologue rural est scolarisé pendant deux fois moins d’années. Les villes profitent aux zones rurales. Les zones rurales proches des villes obtiennent de meilleurs résultats que les zones rurales éloignées en termes d’emploi, d’éducation, d’accès au financement et aux infrastructures. Par exemple, la part des ménages ruraux disposant d’un compte bancaire est deux fois plus élevée pour les ménages situés à moins de 5 kilomètres d’une ville que ceux vivant à 30 kilomètres de la ville la plus proche. Les clusters offrent de nouvelles opportunités. Cinq des six principaux clusters africains traversent les frontières nationales, offrant de nouvelles voies de développement économique et d’intégration régionale », peut-on lire.

Néanmoins, le rapport souligne que les contraintes économiques et politiques continuent de limiter le potentiel des villes à contribuer de manière significative à la croissance économique et au développement social, au risque de laisser de nombreuses personnes de côté. Il identifie un besoin urgent de données actualisées et de nouvelles approches adaptées au niveau local pour relever les défis existants et émergents des villes africaines.

Dans ce contexte, le rapport propose des mesures que les décideurs politiques peuvent prendre pour tirer profit de l’urbanisation et libérer le potentiel économique des villes africaines : « Les gouvernements nationaux devraient ancrer les villes dans le développement national et la planification économique par une meilleure coordination des politiques de développement nationales et locales, en faisant des villes des moteurs du développement et en investissant dans des infrastructures qui relient les villes et augmentent la productivité ; Les gouvernements nationaux devraient donner plus de pouvoir aux gouvernements locaux en les considérant comme des partenaires à part entière dans le développement économique, en permettant aux autorités municipales de gérer leurs décisions d’investissement et de renforcer leurs compétences ; Les gouvernements nationaux devraient stimuler la capacité d’investissement locale en améliorant les finances, en mettant en œuvre des transferts intra-gouvernementaux prévisibles et stables, en augmentant les recettes locales par le biais de taxes, de tarifs et de redevances, et en facilitant l’accès au financement par l’emprunt », entre autres.

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