La Banque africaine de développement (BAD) va procéder du 16 au 17 décembre prochain à Abuja au Nigéria, au lancement du Forum sur la gestion de la dette en Afrique. L’évènement sera placé sous le thème : « Mettre la dette au service de l’Afrique : politiques, pratiques et options ».
Cet événement se présente comme une nouvelle plateforme de dialogue sur la productivité et la viabilité de la dette aux niveaux national, régional et continental. En effet, il vise à amplifier les voix et les perspectives africaines sur les questions liées à la dette et à fournir un canal pour le partage des connaissances, le plaidoyer et le renforcement des capacités en matière de gestion de la dette.
Par ailleurs, cette première édition du Forum réunira des ministres des Finances, des banquiers centraux, des gestionnaires de la dette, des décideurs politiques, des experts et des parties prenantes concernées de l’Afrique pour échanger des points de vue et des enseignements sur les défis liés aux vulnérabilités de la dette du continent, et pour identifier les actions politiques et stratégiques permettant de relever les défis complexes liés à la gestion de la dette.
Le contexte
Selon l’institution financière, ce forum est lancé dans un contexte de hausse des dépenses publiques, de baisse des recettes intérieures, d’augmentation de la dette et des coûts du service de la dette, de baisse des notations de crédit et d’insoutenabilité et d’improductivité de la dette sur le continent. Les causes profondes de ces problèmes persistants d’endettement ont été attribuées à la faible productivité économique, à la faiblesse de la gouvernance et de la capacité institutionnelle interne à mobiliser les revenus et à gérer les dettes de manière productive.
En outre, la reclassification de certains pays africains de pays à faible revenu à pays à revenu intermédiaire, les empêchant d’accéder à des prêts concessionnels, a contribué à amplifier le problème de la dette du continent.
Les autres facteurs à l’origine de l’accumulation de la dette en Afrique sont les programmes d’investissement public inefficaces et de grande envergure et l’augmentation des dépenses liées à la défense en raison de la montée des conflits géopolitiques. « Ces facteurs sont exacerbés par les changements négatifs liés à la géopolitique et aux politiques économiques régionales et mondiales, aux flux financiers illicites, aux changements climatiques et aux conséquences de la pandémie de Covid-19 », indique la BAD.