Cinquante ans après sa création, l’institution de financement de la Cemac, la Bdeac se dote enfin d’un passeport indispensable pour dialoguer avec la finance internationale. La division de notation de crédit de Moody’s Corporation lui a attribué la note « Ba3 » avec une perspective stable. Cette évaluation intervient alors que la Banque met en œuvre son Plan Stratégique 2023-2027, baptisé « Azobé », dont l’un des axes prioritaires vise le renforcement de sa gouvernance, de son modèle opérationnel et de son positionnement financier.
« L’obtention de cette première notation internationale est une reconnaissance du travail de transformation et de modernisation profond que nous avons engagé depuis notre arrivée à la Banque, il y a trois (03) ans. Cette étape nous rapproche des standards internationaux et renforcera notre capacité à mobiliser des ressources à des conditions plus favorables », a réagi le Président de la BDEAC, Dieudonné Evou Mekou. Selon lui, cette notation internationale s’inscrit ainsi comme un signal fort auprès des marchés et des partenaires, confirmant la crédibilité et la transformation progressive de la BDEAC.
Au-delà de la reconnaissance institutionnelle, cette notation représente une évolution majeure pour l’écosystème financier de la CEMAC, où la BDEAC est appelée à jouer un rôle plus structurant dans la mobilisation de capitaux.
A en croire Moody’s, plusieurs facteurs expliquent l’attribution de la note « Ba3 » à la Bdeac. D’abord, son positionnement dans la sous-région. La BDEAC est l’un des rares instruments de financement dédiés aux projets structurants de la sous-région. Outre cet aspect, son soutien des actionnaires renforcé et continue, à l’instar de la récente augmentation de capital décidée en 2023, constitue un signal de confiance. Ce renforcement du capital régulateur améliore la capacité de la Banque à absorber les chocs et à accroître son levier financier.
Et enfin, des réformes de gouvernance et alignement sur les standards internationaux. Moody’s insiste sur les progrès réalisés dans la modernisation de la gouvernance, la professionnalisation des pratiques de gestion du risque, et la recherche de conformité avec les meilleures normes internationales.
L’enjeu est désormais de transformer cette notation en une capacité effective de financement accru, intense et compétitif au bénéfice des États et des opérateurs économiques de la Cemac. La Banque, qui se positionne désormais parmi les entités les mieux notées de la sous-région, consolide son rôle de pôle de stabilité essentiel pour attirer et ancrer la confiance des investisseurs régionaux et internationaux.


