Ces incertitudes qui planent sur la livraison des travaux du Paepys
(Leconomie.info) - Encore des actions à mener sur le plan environnemental, technique et social
Après plusieurs reports dont décembre 2021, juillet 2022, et avril 2023, le gouvernement camerounais espère enfin réceptionner le Projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé à partir du fleuve Sanaga (Paepys) en décembre 2023. Sauf que l’incertitude plane sur ce calendrier au regard de ce qui reste à faire.
Le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, et le Directeur général de la Camwater, Blaise Moussa ont évalué le 30 juin dernier, l’état d’avancement des chantiers du Paepys. De cette évaluation, le Minee a confié à la presse que le taux d’avancement des travaux se situait à 97%.
« C’est déjà bien de louer l’exécution des travaux. Nous sommes à 97%, il reste seulement 3%. Nous sommes donc venus pour identifier, s’il y a des obstacles qui pourront entraver l’atteinte des objectifs, à savoir amener l’eau de Paepys à Yaoundé avant la fin de cette année, conformément aux hautes directives que le chef de l’État a donné…», a noté Eloundou Essomba, soulignant au passage que les retards observés dans la réalisation de cet ouvrage, sont tributaires à la non-libération des emprises par les riverains qui conditionnent leur départ, par la production des décrets d’indemnisation et le paiement immédiat desdites indemnisations.
Au-delà du bilan dressé par le membre du gouvernement le 30 juin dernier au terme de sa visite sur les sites des chantiers du projet, d’autres paramètres non évoqués par celui-ci laissent voir des incertitudes quant à la livraison totale du Paepys à la fin d’année 2023.
En effet, selon une source, la probabilité que les travaux soient achevés en décembre de l’année en cours est « faible ». Elle évoque entre autres, l’aspect social et environnemental qui n’a pas été totalement pris en compte. De Nkolmelen à l’entrée de la ville d’Obala, jusqu’à Nkozoa à l’entrée de la ville de Yaoundé, « les populations sont exposées, aux risques d’érosion, d’éboulement de terrain… » .
Concernant les indemnisations, l’on apprend que la majeure partie des personnes installées sur les emprises n’a pas toujours été dédommagée. Les concernés, après plusieurs promesses vaines, ont décidé de faire bloc. Ils exigent les décrets d’indemnisation et le paiement total de ces indemnisations avant leur départ. Un problème que connaît Gaston Eloundou Essomba. « Sur le terrain, nous avons constaté qu’il y a encore ce sempiternel problème de libération d’emprises… Il y a encore quelques points où les populations n’ont pas permis que ces travaux avancent parce qu’elles conditionnent cela par la production des décrets d’indemnisation et le paiement desdites indemnisations », a-t-il avoué.
Le dernier élément pouvant empiéter sur les prévisions gouvernementales est d’ordre technique. En effet, le réservoir des têtes de Ndindan situé au quartier Bastos à Yaoundé qui va alimenter la ville n’est pas encore achevé. Il reste un peu plus de 5 raccords à terminer, la D9 à Nyom II, jusqu’au secteur E à Ndindan. La durée estimée par notre source est d’environ 4 mois pour achever ces travaux. De même, la ligne électrique depuis 6 mois, n’est qu’à 45% de taux de réalisation.