Import-substitution : Les propositions du Minresi pour doper la production locale du blé
(leconomie.info) Le Ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), Madeleine Tchuinté, a formulé des recommandations à l’intention des chercheurs, à l’occasion de la 10e édition du Convoi de la recherche scientifique tenu le 15 mars 2023 à Yaoundé.
Madeleine Tchuinté, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovationa présidé le 15 mars dernier à l’esplanade du bâtiment de son département ministériel, la 10e édition du Convoi de la Recherche scientifique. Cette édition, placée sous le thème « Recherche scientifique et Innovation : important levier du made in Cameroon et de la politique d’import-substitution », a été une aubaine pour le Minresi d’agresser la question d’importation du blé au Cameroun dont le coût est estimé à 1 478 milliards de FCFA en 2021.
Pour le membre du gouvernement, il faut vulgariser la culture du blé au Cameroun. Elle encourage par ailleurs les chercheurs camerounais à s’investir dans la promotion du Made in Cameroun, et à rentabiliser le fruit de leurs recherches.
« Les Camerounais mangent du pain tous les jours. Pourquoi est-ce qu’on ne fait pas de blé au Cameroun ? Les chercheurs ont déjà trouvé une vingtaine de variétés qui poussent à peu près partout. Pour cette année, nous voulons que chaque Camerounais fasse du blé derrière sa maison, comme nous avons pu réussir pour le maïs, le plantain… », Suggère-t-elle.
Du financement disponible pour booster la production locale
Le chef de l’État a prescrit en novembre 2022, la mise à la disposition de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) un financement spécial d’un montant de 10,3 milliards de FCFA, sur une période de 5 ans, à l’effet de promouvoir la production et la transformation du blé au Cameroun. Dans son exposé, le Minresi a appelé les investisseurs à se saisir de cette opportunité pour promouvoir la politique d’import-substitution contenue dans la stratégie nationale de développement du Cameroun.
« Nous avons reçu de la hiérarchie, des moyens pour faire du blé, une culture camerounaise. Ça ne doit plus être une culture d’importation… Une fois que nous avons trouvé des variétés, il faut que les agro industriels, les hommes d’affaires, puissent faire de l’agro-industrie, qu’ils puissent faire du poisson au Cameroun, et non pas importer du poisson pourri pour nous vendre. Nous voulons qu’on fasse du poisson au Cameroun pour vendre au Camerounais », fulmine le ministre.
Et de conclure : « Les jeunes chercheurs, vous cherchez surtout pour votre confort intellectuel, votre satisfaction intellectuelle, et peut-être pour faire des articles dans des journaux à comité de lecture. Mais tout ça souvent, ce sont des blancs qui publient… On vous donne les brevets et nous n’avons pas de retour, parce que nous n’avons pas de partage des résultats de la recherche. Je vous demande donc, de ne plus chercher votre confort intellectuel, ni pour les brevets, ni pour les diplômes. Cherchez pour avoir de l’argent. Vous les chercheurs, vous êtes les élites, vous êtes l’or grise au Cameroun. Il faut sortir de vos méninges, tout ce que vous avez emmagasiné. Tout ce que la nature et vos parents vous ont donné comme richesse pour mettre à la disposition des Camerounais ».