Le commerce au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) affiche une progression modeste de 2,2 % entre 2023 et 2024. Selon les données du dernier Rapport de surveillance multilatérale de la Commission de la CEMAC, cette dynamique, bien que timide, témoigne d’une volonté de renforcement des flux entre les six pays de l’espace.
Actuellement, ces échanges reposent essentiellement sur les produits de rente tels que le pétrole, le gaz et le bois, ainsi que sur quelques produits manufacturés de base. Toutefois, les experts soulignent que le volume réel des transactions reste encore très en deçà du potentiel économique de la zone.
Des freins structurels à l’intégration régionale
L’expansion du marché commun se heurte à des obstacles persistants qui limitent la fluidité des échanges. Le rapport pointe notamment l’insuffisance criante des infrastructures de transport et de logistique tant au niveau national que transfrontalier. À cela s’ajoute le poids prépondérant du commerce informel qui, en échappant aux circuits officiels, fausse les statistiques et minimise l’ampleur réelle de l’activité économique.
Par ailleurs, la faible diversification des économies nationales freine la complémentarité des offres commerciales, tandis que les entraves à la libre circulation des biens et des personnes demeurent un frein majeur à l’émergence d’un marché intégré et efficace.
Soldes extérieurs : des trajectoires nationales contrastées
L’analyse des soldes extérieurs courants pour l’année 2024 révèle des fortunes diverses selon les États. Le Gabon maintient un excédent confortable de 10,5 % du PIB, bien qu’en léger repli par rapport aux 11,6 % de 2023. La Guinée équatoriale opère un redressement spectaculaire en affichant un excédent de 8,2 % du PIB, après avoir enregistré un déficit de 3,5 % l’année précédente. Le Tchad consolide également sa position avec un excédent courant de 5,4 % du PIB contre 5,0 % en 2023.
À l’inverse, d’autres nations de la zone font face à des dégradations de leurs indicateurs. Si le Cameroun parvient à réduire son déficit courant, qui passe de 4,1 % à 3,0 % du PIB, la République centrafricaine voit le sien se creuser fortement pour atteindre 9,2 % du PIB.
Le Congo enregistre une trajectoire similaire avec une aggravation notable de son déficit, s’établissant à 9,7 % du PIB contre 4,5 % en 2023. Ces disparités soulignent la vulnérabilité des économies de la sous-région face aux fluctuations des cours pétroliers et la nécessité urgente de réformes structurelles pour stabiliser les cadres macroéconomiques.


