La ville de Yaoundé a abrité du 23 au 28 novembre 2025, les 47èmes réunions annuelles de l’Association des banques centrales africaines (ABCA). Les travaux ont été marqués par un symposium sur le thème : changement climatique et stabilité macroéconomique : rôle des banques centrales ». Au cours de cet évènement, les impacts économiques et financiers des changements climatiques, ainsi que les risques physiques et de transition auxquels les économies africaines sont particulièrement exposées ont été examinés. Les participants (gouverneurs des banques centrales, décideurs publics, experts internationaux, universitaires) ont discuté de la manière dont les Banques centrales peuvent intégrer ces risques dans leurs cadres de politique monétaire, prudentielle et macroprudentielle, notamment à travers la réglementation financière, la supervision des institutions, les stress tests climatiques et les exigences de divulgation.
Ce symposium a également mis en lumière le rôle croissant des banques centrales dans la promotion de la finance verte, le développement des obligations vertes, la mise en place des lignes de crédit durables et la collaboration au sein des réseaux internationaux tel que le réseau pour le verdissement du système financier.
Vers l’opérationnalisation de l’Institut monétaire africain, 20 ans après l’annonce du projet
L’autre temps fort de la rencontre de Yaoundé a été la désignation de Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) au poste de Président de l’Association des banques centrales africaines. Au cours d’une rencontre avec la presse vendredi, 28 novembre 2025, il a déclaré qu’au cours de son mandat, il va travailler pour l’opérationnalisation de l’Institut Monétaire Africain (IMA), un projet qui date de 20 ans. « C’est une institution qui aura la charge de mener les études macroéconomiques, les études statistiques, juridiques, surveiller les critères de convergence macroéconomiques, en vue de préparer la création de la Banque Centrale Africaine et de l’Union monétaire continentale. Nous sommes 41 banques centrales. Si nous marchons ensemble, nous atteindrons l’objectif pour que l’Afrique progresse. Avec la contribution de tous, nous saurons relever les défis. C’est ensemble que nous allons poursuivre la transformation structurelle entamée depuis des années » a déclaré le nouveau président de l’ABCA.
A Yaoundé, le Conseil des Gouverneurs a invité la Commission de l’Union Africaine à finaliser et à transmettre dans les meilleurs délais, les versions révisées des trois scénarios budgétaires relatifs au fonctionnement de l’IMA, afin d’évaluer les implications financières de l’IMA pour les banques Centrales membres de l’ABCA. Cette étape devrait « permettre la poursuite harmonieuse du processus et de maintenir le calendrier pour la mise en place de l’IMA » qui est prévu en principe pour 2026.
C’est le 9 février 2024 qu’Ivon Sana Bangui est devenu gouverneur de la Beac, suite à une décision de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac. Né à Bégoua en République Centrafricaine le 25 mai 1974, le nouveau président de l’ABCA est détenteur d’un Baccalauréat série C obtenu au lycée Barthélémy Boganda de Bangui. Titulaire d’une licence en mathématiques appliquées à l’Université Mohamed V Agdal de Rabat au Maroc, il a également un diplôme d’Etudes supérieures approfondies (DESA) en sciences et technologies de l’information et de la communication, spécialité informatique et télécommunications, au sein de la même université.
Yvon Sana Bangui est également titulaire d’un master en économie et gestion publique, spécialité développement durable, obtenu à l’Université Rennes 1, et d’un autre master en gestion obtenu à l’université de Yaoundé 2 au Cameroun. L’Association des Banques Centrales africaines a été créée à la suite d’une décision prise par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), le 25 mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie. L’objectif étant de mettre en place un comité économique chargé d’examiner un certain nombre de questions monétaires et financières. L’ABCA compte actuellement 41 banques centrales.


