Soutenue par ses partenaires institutionnels et techniques ( Tradex, Ariana Energy et le consortium RCG), la Société nationale des hydrocarbures ( SNH), vient de lancer la construction d’une raffinerie de pétrole brut dans la zone portuaire de Kribi. La cérémonie de pose de la première pierre s’est déroulée le 17 juillet 2025 à Lolabe. Le projet CSTAR (Cameroun-SNH-Tradex-Ariana Energy) Refinery vise concrètement à assurer la disponibilité permanente des produits pétroliers au Cameroun. Une réponse à la crise énergétique à laquelle fait face le pays, accentuée par la fermeture de la Sonara, en 2019.
Pour la SNH, il est question de doter le pays d’infrastructures modernes de qualité, capables de doper l’attractivité du pays. Dans cette dynamique et « prenant en compte la situation que traverse notre pays en matière d’approvisionnement en produits pétroliers, et notamment face aux coûts des importations, la SNH a choisi d’orienter prioritairement son action vers la disponibilité permanente de l’énergie au Cameroun », a souligné Nathalie Moudiki, représentante de l’Administrateur Directeur général de la Société nationale des hydrocarbures.
Caractéristiques
Il s’agira donc pour la SNH, non pas de construire simplement une raffinerie intégrée, Mais également, mettre sur pied un dépôt de sécurité de produits pétroliers (projet Tank farm de Kribi). Ce projet consiste à construire un terminal de stockage des réserves stratégiques de carburants, d’une capacité initiale de 250 000 à 300 000 mètres cubes, extensible par la suite. L’infrastructure devrait permettre de stocker des produits tels que le gasoil, l’essence, le Jet A1, le kérosène et le HFO. La raffinerie intégrée présente une capacité de 30000 barils/jour, pour un montant de 198 à 200 millions de dollars (environ 115 milliards FCFA).
La raffinerie sera implantée sur un terrain de 250 hectares dans la zone portuaire de Kribi. Il s’agit de la création d’une société de de projet (SPV), de droit émirati, détenu à 65% par la SNH et 35% par Ariana Energies. Son financement est structuré à 40% en fonds propres et 60% en dette internationale, négociée par BGFIBank et d’autres bailleurs internationaux. Le projet de raffinerie sera mis en œuvre sur trois phases, dont la première concerne la raffinerie, avec une mise en service commerciale envisagée en juin 2028.
En termes de retombées, la SNH prévoit la réduction de 30% des importations de produits finis, avec une économie conséquente de 750 millions de dollars pour l’État. On annonce également des recettes additionnelles de 250 millions de dollars issues des exportations de carburants marins. Plus de 2000 emplois directs et 5000 indirects sont prévus avec un transfert de compétences aux techniciens locaux.
« Nous allons mettre notre expertise au service de votre pays pour que ces projets constituent une avancée majeure vers l’indépendance énergétique. Nous sommes convaincus que ce projet placera le Cameroun comme acteur clé dans le secteur énergétique de l’Afrique Centrale. Pour y parvenir, notre groupe s’engage à livrer le projet dans les délais prévus, conformément aux ‘ormes techniques, environnementales et de sécurité internationale » a rassuré Azzam Makhlouf, Chairman Ariana Energy.
Julie Bilo’o, envoyé spécial à Kribi