Dans les marchés francophones d’Afrique, notamment au sein des zones UEMOA et CEMAC, l’adoption des stablecoins, adossés à des monnaies traditionnelles telles que le dollar, l’euro ou le FCFA, conçus pour maintenir une valeur stable se heurte à une réglementation encore embryonnaire. Le constat a été fait le 24 juin 2025 par Inès Lowe Sall, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’ouest francophone chez Yellow Card, au cours d’un webinaire sur les actifs numériques dans les marchés francophones d’Afrique
Les régulateurs y adoptent une approche prudente, craignant les risques liés à la volatilité des crypto-actifs, au blanchiment de capitaux ou encore au financement du terrorisme. Cette prudence entretient un vide juridique, qui freine l’innovation dans un secteur en pleine expansion.
« En Afrique francophone, les prestataires d’actifs numériques évoluent dans un vide juridique. Ils ne sont pas interdits, mais il n’existe pas encore de cadre réglementaire clair, à l’exception de la zone CEMAC, où la Cosumaf commence à jouer un rôle structurant », souligne Jefferson Iwengue, conseiller juridique Afrique francophone chez Yellow Card.
Malgré l’absence de réglementation précise, l’utilisation des stablecoins progresse rapidement. En 2024, plus de 117 milliards de dollars de transactions en crypto monnaies ont été enregistrées sur le continent africain, dont près de 50 % concernaient les stablecoins. Ce chiffre confirme l’intérêt croissant pour ces actifs, notamment pour les transferts transfrontaliers, la préservation de la valeur et l’accès aux services financiers alternatifs.
Dans ce contexte, plusieurs experts appellent à l’élaboration de cadres réglementaires adaptés, qui encadrent les risques tout en soutenant l’innovation.