À la date du 31 décembre 2024, le portefeuille de la dette publique de la République centrafricaine (RCA) s’établit à 997,33 milliards de FCFA, représentant près de 59 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Ce niveau d’endettement, bien qu’en deçà de la limite communautaire de 70 % fixée par la CEMAC, traduit une pression croissante sur les finances publiques.
Selon les données du ministère des Finances et du Budget, la dette intérieure représente 647,51 milliards FCFA, soit 65 % du total, tandis que la dette extérieure atteint 349,82 milliards FCFA (35 %). À titre de comparaison, ce montant global est près de trois fois supérieur au budget 2025 de l’État, fixé à 367,20 milliards FCFA.
La RCA affiche ainsi le deuxième ratio dette/PIB le plus élevé de la CEMAC, derrière le Congo (94,7 %). Malgré une hausse modérée entre 2023 et 2024 (moins de 2 %), le pays est classé à risque de surendettement global élevé par les institutions financières, en raison de la faiblesse de ses ressources internes, des besoins urgents en reconstruction, et du contexte sécuritaire tendu.
Le gouvernement centrafricain travaille en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs pour renforcer la gestion de la dette, améliorer la mobilisation des recettes fiscales et lancer des réformes structurelles. L’enjeu est de contenir la dette tout en finançant les priorités du développement national.
Enclavée mais riche en ressources naturelles, la Centrafrique doit réussir à concilier stabilité budgétaire et investissements stratégiques pour enclencher une relance durable. L’évolution de la situation sécuritaire et la mise en œuvre des réformes seront déterminantes pour restaurer la viabilité de sa dette à moyen terme.