La ville de Yaoundé a abrité du 26 au 27 février 2025 les rencontres économiques du Cameroun, organisées par le Groupement des entreprises du Cameroun. Au cours de cet évènement, plusieurs thématiques ont été abordés. L’atelier dédié à la transformation numérique, un enjeu majeur pour le développement économique et social du pays, a vu la participation de Pierre François Kamanou, président du Réseau des entreprises et professionnels du secteur des TIC et du numérique (Reptic). Son intervention était axée sur les actions à mener en vue de rattraper le retard dans la transformation des entreprises et administrations.
« Le niveau actuel de gouvernance de l’interconnectivité locale ne permet pas de faciliter l’émergence dans notre écosystème numérique des startups locales indépendantes des opérateurs mobiles internationaux. Pourtant, dans les pays occidentaux, et en Afrique du Sud, les startups sont les moteurs du développement inclusif de l’économie numérique en introduisant des services innovants dans des secteurs technologiques tels que : Data center et cloud, internet des objets, Big Data, IA… » souligne Pierre François Kamanou. Pour accélérer la transformation numérique du Cameroun, ce dernier a fait plusieurs propositions : renforcer la gouvernance de la régulation en mettant en place un cadre légal et technique pour la mise en œuvre effective des textes réglementaires, en veillant à leur application transparente et équitable, mettre en place par CAMTEL d’une offre d’interconnexion destinée aux opérateurs licenciés de services d’accès Internet par FTTH et des services d’accès téléphoniques sur des numéros fixes virtuels, afin de renforcer l’écosystème numérique local.
Le président du Reptic pense aussi qu’il faut rendre opérationnels les 2 points d’échange Internet (IXP) pour maintenir localement le trafic Internet, réduire les coûts et améliorer la qualité des services, mettre en place un cadre réglementaire pour faciliter l’accès des TPE/PME du numérique à la commande publique, notamment pour les services innovants non inclus dans la Mercuriale, avec exonération des droits d’enregistrement et simplification des conditions de paiement.
« Il faut soutenir les startups locales porteuses de projets structurants grâce à des subventions et des partenariats public-privé, afin de stimuler l’innovation et la compétitivité, mettre en place un cadre réglementaire incitatif pour la création de zones franches numériques, inspiré des modèles réussis dans les pays africains tels que Côte d’Ivoire, Gabon et Rwanda. Ces zones auront pour mission de financer et développer des startups porteuses de grands projets structurants, tels que : Data Centers, Centres de R&D, Usines de fabrication d’équipements, Développement de logiciels » Pierre François Kamanou.