Dans l’optique de contraindre les transporteurs à accélérer la transition énergétique à travers l’utilisation de carburants propres, le gouvernement de Transition du Gabon, au terme du Conseil des ministres du 5 janvier 2025, a adopté un projet de décret portant création d’un mécanisme de contrôle et de compensation des émissions de gaz à effet de serre.
En priorité, la résolution vise les compagnies aériennes et maritimes transitant par le pays. Selon le communiqué final du Conseil des ministres, consulté par L’Economie, l’Etat mettra en place un Registre carbone national pour les secteurs indiqués, avec en objet, le « versement d’une contribution carbone selon le principe pollueur-payeur ».
En effet, ce projet est en étude depuis novembre 2024. A cette date, le président de transition, Brice Oligui Nguema et une délégation du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS), s’étaient entretenus au sujet de l’introduction d’une « contribution carbone » à appliquer aux compagnies aériennes et maritimes transitant par le pays.
Cette résolution fait du Gabon l’un des rares pays africains, et le seul en Afrique centrale, à mettre en œuvre les politiques internationales qui prônent une décarbonatation des activités économiques. Le pays rejoint ainsi l’Afrique du Sud qui a introduit cette taxe en 2019 dans plusieurs secteurs. Le Maroc, l’Ethiopie, le Nigeria et les Seychelles projettent quant à eux des initiatives semblables.
Les risques sur l’économie locale
La nouvelle taxe carbone aura assurément des effets négatifs sur l’économie gabonaise, déjà fragilisée par l’inflation. Une des conséquences les plus directes de cette taxe est l’augmentation des coûts pour les usagers du transport maritime et aérien. Les compagnies de transport, déjà affectées par des marges bénéficiaires serrées, pourraient être contraintes de répercuter ces coûts supplémentaires sur les frais de billetterie.