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Val Batia : « Le portefeuille global du groupe L’Archer atteindra 50 milliards de FCFA d’ici 2025 »

(Leconomie.info) - Dans une interview accordée au quotidien L’Economie, le Directeur de la Salle des Marchés de L’Archer Securities dresse le bilan des 3 premières années de fonctionnement du groupe L’Archer, qui selon lui, ont consisté à apporter une nouvelle dynamique à la sphère financière sous-régionale. Il annonce par ailleurs que le groupe s’apprête à étendre ses activités au-delà la zone Cemac.

Récemment, vous avez changé d’identité, passant de l’Archer Capital à L’Archer. Quelles sont les réelles motivations derrière cette mutation, et quel impact dans la vie de l’entreprise ?

Le changement d’identité, passant de L’Archer Capital à L’Archer, représente bien plus qu’une simple évolution de nom. C’est avant tout une volonté de simplification et de clarification de notre positionnement. Nous avons voulu rendre notre identité plus accessible, plus mémorable et plus en phase avec notre vision globale. Ce changement marque également notre ambition d’être plus qu’un acteur financier traditionnel. Nous voulons nous imposer comme un partenaire incontournable dans la transformation économique de la zone Cemac et, à terme, du continent africain.

En interne, ce changement nous a permis de recentrer nos efforts autour de nos deux filiales : L’Archer Securities, pour l’intermédiation boursière, et L’Archer Asset Management, pour la gestion d’actifs. Cette mutation a également renforcé la cohésion entre nos équipes, qui partagent toutes la même ambition de devenir un acteur panafricain de référence. À l’externe, cette nouvelle identité renforce notre engagement à offrir des solutions financières accessibles à une plus large audience, tout en restant fidèle à nos valeurs d’intégrité et d’innovation.

Vous opérez dans la zone Cemac depuis bientôt 4 ans, avec plus de 35 opérations importantes réalisées. Comment expliquez-vous cette performance ?

Notre performance est le fruit d’une approche humaine et proche du terrain. En tant que société de Bourse, nous avons à cœur de comprendre les besoins de chaque acteur de la chaîne économique, qu’il s’agisse d’un petit entrepreneur ou d’un État cherchant à financer un projet d’envergure. Nous ne sommes pas simplement des techniciens qui traitent des opérations financières, nous sommes des partenaires qui écoutent et accompagnent.

Ce qui explique notre succès, c’est la rigueur dans chaque opération. Chaque levée de fonds, chaque émission obligataire, chaque conseil que nous donnons est sur-mesure, basé sur une analyse approfondie des besoins et des enjeux de nos clients. Nous avons également réussi à bâtir une équipe soudée et expérimentée qui partage la même passion pour le financement du développement. Tout cela a permis de réaliser plus de 35 opérations, représentant plus de 2000 milliards de FCFA mobilisés.

Quel est le volume de votre portefeuille au 31 décembre 2023 ?

La gestion des actifs est assurée par notre filiale L’Archer Asset Management, dirigée par Joanna Yaucat, dont le leadership et la vision ont été déterminants dans le succès de cette entité. Sous sa direction, nous avons mis en place des stratégies d’investissement sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques de nos clients institutionnels et particuliers, ce qui a permis de renforcer notre position dans la région.

Chez L’Archer Securities, nous sommes avant tout spécialisés dans l’intermédiation boursière, facilitant les levées de fonds et les transactions sur les marchés financiers. Cela dit, le portefeuille global du groupe L’Archer atteindra 50 milliards de FCFA d’ici 2025, ce qui reflète la confiance de nos clients et notre capacité à mobiliser des capitaux pour des projets structurants.

Ces chiffres ne sont pas seulement des données ; ils représentent des projets concrets qui contribuent à la croissance économique locale, que ce soit pour financer des infrastructures ou accompagner des entreprises dans leur expansion. Chaque investissement a un impact direct sur les communautés et l’économie, et c’est cela qui nous motive chaque jour.

Quels sont les principaux produits et services qu’offre L’Archer Securities à ses clients ?

Chez L’Archer Securities, notre cœur de métier repose principalement sur le conseil en mobilisation de ressources financières à travers les emprunts obligataires. Nous travaillons étroitement avec une large gamme de clients, allant des municipalités, aux entreprises, en passant par les organisations régionales et les États, pour les accompagner dans la structuration et la levée de fonds nécessaires à la réalisation de leurs projets.

Notre expertise consiste à concevoir des solutions sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients. Que ce soit pour financer des projets d’infrastructures, des initiatives de développement durable, ou des investissements stratégiques, nous aidons à lever les capitaux nécessaires à travers des émissions obligataires adaptées aux conditions du marché et aux objectifs financiers de nos partenaires.

Par exemple, nous avons récemment joué un rôle clé dans la structuration et la levée d’emprunts pour des États de la zone Cemac, permettant le financement de projets d’infrastructures publiques et de programmes de développement social. Nous intervenons également auprès des municipalités, qui cherchent à moderniser leurs infrastructures, en les aidant à accéder aux marchés financiers pour lever les fonds dont elles ont besoin.

L’Archer Securities ne se contente pas de conseiller ; nous nous assurons que chaque opération est transparente, structurée, et en conformité avec les réglementations en vigueur. En agissant comme partenaire stratégique, nous veillons à ce que les fonds levés soient optimisés pour maximiser l’impact économique et social, tout en garantissant la sécurité des investisseurs. C’est cette approche, basée sur l’écoute et la rigueur, qui fait de nous un acteur de confiance dans la région.

Quels sont les défis majeurs auxquels vous êtes confrontés actuellement sur le marché ?

En tant que société de Bourse, nous faisons face à plusieurs défis. Le premier, et sans doute le plus important, est l’éducation financière. Il est essentiel que les entreprises, les municipalités, et même les États, comprennent pleinement les opportunités offertes par les marchés obligataires. Par exemple, nous travaillons souvent avec des municipalités qui ne sont pas familières avec les mécanismes de levée de fonds via des obligations. Cela nécessite un accompagnement spécifique, où nous devons à la fois expliquer le processus et démontrer les avantages de ce type de financement.

Le second défi est la faible liquidité des marchés régionaux. Cela peut rendre certaines levées de fonds complexes, notamment pour les petites entreprises. Nous avons dû innover, par exemple, en syndiquant des investisseurs pour garantir que les émissions obligataires trouvent preneur.

Enfin, un autre enjeu majeur est l’évolution des régulations. Les normes deviennent de plus en plus strictes, et cela exige une vigilance constante pour s’assurer que nos opérations respectent toutes les exigences. C’est un défi, mais aussi une opportunité de montrer notre sérieux et notre capacité d’adaptation dans un environnement en constante évolution.

Vous avez été co-arrangeur de la première cotation des obligations de la BDEAC. Pouvez-vous revenir sur cette expérience ?

La cotation des obligations de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) a été une étape importante pour nous. En tant que co-arrangeur, nous avons joué un rôle clé dans la structuration et la mise en place de l’emprunt obligataire de 50 milliards de FCFA. Ce projet visait à financer des initiatives stratégiques dans les secteurs des infrastructures, de l’éducation et de la santé dans la région.

C’était une expérience enrichissante à plusieurs niveaux. D’abord, nous avons eu l’opportunité de mobiliser un réseau d’investisseurs institutionnels, tant locaux qu’internationaux, pour soutenir cette initiative. Ensuite, cela a renforcé notre expertise en matière d’intermédiation boursière et de levées de fonds à grande échelle. Cette opération illustre parfaitement notre capacité à répondre à des besoins complexes et à structurer des financements d’envergure pour des projets qui ont un impact direct sur le développement de la région.

Quelles sont les perspectives à court et à moyen terme de votre entreprise ?

À court terme, nous restons concentrés sur notre rôle clé d’intermédiaire boursier, en continuant d’accompagner les entreprises, les États, et les municipalités dans leurs levées de fonds. Nous prévoyons également de renforcer notre offre d’emprunts obligataires, car nous constatons une demande croissante pour ce type de financement, tant du côté des entreprises privées que des gouvernements locaux. 

À moyen terme, notre ambition est de diversifier nos services, en particulier dans des secteurs émergents comme la fintech et la cybersécurité, qui offrent des opportunités significatives pour le développement financier en Afrique centrale. Nous visons également à élargir notre portée au-delà de la zone Cemac, en établissant des ponts avec d’autres marchés africains, notamment en Afrique de l’Ouest.

Notre objectif ultime est de devenir un acteur incontournable non seulement dans l’intermédiation boursière, mais aussi dans la mobilisation des ressources pour des projets structurants qui ont un impact direct sur le développement de nos économies locales.

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