Stezen Bisselou-Nzengue : « Nous avons enregistrés 15 000 précommandes de cartes bancaires Visa PaySika en 2023 »
(Leconomie.info) - PaySika est la première néo-banque en Afrique francophone. Créée en 2021 par Roger Nengwe Ntafam et Stezen Bisselou-Nzengue, elle développe depuis 3 ans, ses services dans un environnement contrôlé par les banques classiques. La solution figure parmi les finalistes de l’Ecobank Fintech Challenge 2024. Dans cette interview, son cofondateur Stezen Bisselou-Nzengue, dresse un bref bilan de l’année 2023 de la fintech, évoque l’apport de l’Intelligence artificielle dans leurs activités et même leur présence dans les rangs des finalistes d’Ecobank Fintech Challenge 2024.
Quel est le bilan de PaySika pour le compte de l’année 2023 ?
L’année 2023 a été une période d’apprentissage et d’ajustements pour PaySika. Nous étions dans la phase initiale de notre lancement opérationnel, mais avons dû suspendre temporairement nos services afin de les réajuster en raison de divers défis auxquels nous avons été confrontés. En tant que première fintech locale à tenter une telle initiative, nous avons fait face à des obstacles à plusieurs niveaux, notamment réglementaires et opérationnels. Cependant, malgré ces difficultés, nous avons constaté une forte traction en termes de nombre de clients et de précommandes de carte bancaires Visa PaySika allant jusqu’à plus de 15 000 cartes précommandées, ce qui témoigne de l’intérêt et de la demande pour nos services. En février 2024 nous avons relancé l’ensemble de nos services, avec un système beaucoup plus fluide, robuste et sécurisé. Il faut également noter que l’obtention de la certification PCIDSS a été d’un grand atout en termes de notre structuration globale.
Parlons de l’utilisation de l’IA. Comment votre fintech utilise-t-elle cette technologie ?
Chez PaySika, nous exploitons l’intelligence artificielle à plusieurs niveaux pour offrir une expérience utilisateur optimale. D’abord, l’IA nous aide à automatiser le processus de vérification des identités, rendant les inscriptions plus rapides et plus sûres. Ensuite, nous l’utilisons pour l’analyse des données et la détection des fraudes en temps réel, protégeant ainsi les fonds de nos utilisateurs. Enfin, l’IA est également au cœur de nos algorithmes de recommandation, qui permettent de proposer des produits financiers personnalisés selon les besoins et les habitudes de chaque utilisateur, rendant ainsi nos offres plus pertinentes pour chaque client. Cela reste une des pierres angulaires de notre stratégie d’innovation.
Quels sont les principaux leviers sur lesquels PaySika s’est appuyés pour se positionner sur le marché d’Afrique francophone ?
Le principal atout de PaySika est son positionnement unique, en tant que première fintech locale à s’adresser directement aux besoins des non-bancarisés en Afrique francophone. Nous offrons une solution bancaire simple, mobile et accessible sans compte bancaire traditionnel. De plus, notre capacité à répondre rapidement aux défis et à ajuster notre service est un autre atout clé. Notre engagement à adapter notre offre aux réalités locales, tout en intégrant des technologies de pointe, nous permet de capter un marché en pleine croissance.
Vous avez clôturé en octobre 2021, une levée de fonds de près de 200 millions de FCFA portant ainsi la valorisation de l’entreprise. Quels sont les indicateurs qui attisent autant l’appétit des investisseurs ?
Les investisseurs sont attirés par notre modèle d’affaires innovant, axé sur la bancarisation des populations non bancarisées, un marché qui représente une opportunité massive en Afrique francophone. Nos indicateurs clés incluent une adoption rapide de notre solution, une augmentation continue des transactions et un fort engagement utilisateur. Nous avons également prouvé que notre modèle est évolutif, avec des perspectives d’expansion dans d’autres pays de la sous-région. Les investisseurs voient en PaySika une fintech capable de résoudre des problèmes réels avec une approche pragmatique et rentable.
Vous faites partie des 12 fintechs en lice pour le prix Ecobank Fintech Challenge. Une surprise ou une évidence ?
C’est un honneur d’être parmi les finalistes, et cela témoigne du travail acharné de notre équipe. C’est à la fois une reconnaissance de nos efforts et une opportunité pour nous de montrer notre capacité à innover dans le domaine financier en Afrique. Nous avons toujours cru en notre potentiel, donc bien que nous soyons ravis, nous voyons cette sélection comme une validation de notre vision et de notre engagement envers l’inclusion financière.
Qu’est-ce qui selon vous, vous différencie des autres et qui peut jouer à votre faveur ?
Notre différenciation vient de notre approche centrée sur l’utilisateur non bancarisé, ainsi que notre capacité à ajuster rapidement notre stratégie pour surmonter les obstacles. Nous ne nous contentons pas de digitaliser les services financiers existants, nous les réinventons pour les adapter aux besoins spécifiques des utilisateurs en Afrique francophone. Notre résilience et notre capacité à apprendre de nos échecs sont également des atouts qui jouent en notre faveur.
Si au soir du 27 septembre, vous êtes le vainqueur, comment comptez-vous capitaliser ce sacre ?
Si nous gagnons, cette reconnaissance sera une preuve tangible de la valeur que nous apportons. Nous prévoyons d’utiliser cette victoire pour accélérer notre expansion régionale, renforcer nos partenariats stratégiques et investir davantage dans le développement de nouvelles fonctionnalités. Ce succès renforcerait également la confiance des utilisateurs, des investisseurs et des régulateurs. Ce qui serait crucial pour la prochaine étape de notre croissance.