Dans l’optique d’accélérer les échanges économiques avec le Nigeria, le ministère des Travaux publics a entrepris un projet d’étude en deux phases dont la première portait sur la réhabilitation et la modernisation du port de Garoua réalisée par Scet Tunisie, et la seconde sur la réhabilitation et la restauration de la voie navigable sur la Bénoué entre Lagdo et la frontière du Nigeria réalisée par BET Geocompetence. Ces deux études seront présentées du 19 au 23 août 2024 à Garoua.
« La relance du Port de Garoua est une bouée de sauvetage pour le Port Autonome de Douala pour ce qui est du désengorgement. Pour cela, l’Etat doit reprendre les investissements et revoir sa gouvernance afin qu’elle épouse les canons internationalement reconnus du secteur portuaire. Nous pensons que le gouvernement doit relancer en urgence les investissements pour le fonctionnement du Port de Garoua » commente un participant à l’atelier.
Les travaux à mener
Pour relancer les travaux au Port de Garoua, plusieurs travaux doivent être effectués. Notamment la réhabilitation du quai des hautes eaux, la réhabilitation de la voie d’accès principale et des terre-pleins existants, la réhabilitation des superstructures, la construction des nouveaux mûrs de quai. Aussi, il faudra étendre et moderniser les éléments suivants : voie d’accès et nouveaux terre-pleins, quais et plan incliné (hissage des embarcations) …Suivant les études, le coût total du projet de réhabilitation s’élève à plus de 18 milliards 500 millions de FCFA.
Désenclaver les régions septentrionales
La réhabilitation du Port de Garoua apprend-on s’inscrit en droite ligne avec la Stratégie Nationale de Développement à l’horizon 2030, qui vise à construire des infrastructures stratégiques dans les principales régions du pays. Le projet vise à valoriser le fleuve Bénoué et son Littoral, et « le gouvernement continue d’avancer dans sa maturation, avec la collecte de données comme étape cruciale ».
Le port de Garoua a été conçu pour désenclaver les régions septentrionales de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Il bénéficiera également si jamais il est opérationnel au Tchad et à la République Centrafricaine, deux pays sans accès à la mer. Contrairement aux autres ports camerounais, Garoua est un port fluvial « situé sur les berges de la Bénoué, ce qui impose de prendre en compte des défis spécifiques comme l’ensablement, la sécurité et le changement climatique ».
« Le port de Garoua offre de nombreuses opportunités, mais il est crucial de finaliser les études, de poursuivre la maturation du projet, et de trouver les financements nécessaires. Garoua, devenu de plus en plus attractif avec le développement d’infrastructures de la CAN 2021, doit maintenant atteindre son plein potentiel » souligne Jean Abate Edi’i , gouverneur de la Région du Nord. Il précise également que la réussite du projet repose sur sa bonne préparation. « Le Grand Nord, riche en production céréalière, pourra tirer profit du terminal céréalier de Garoua, ainsi que d’autres activités potentielles telles que la création d’un atelier naval, la fabrication locale d’embarcations, et l’utilisation du sable extrait de la Bénoué pour l’immobilier » renchérit Jean Abate Edi’i.
