Dieudonné Ndeh : « Transformer le cacao demande de gros investissements »
(Leconomie.info) Investi dans la transformation, le Directeur général de la Société Commerciale et de Transformation de Cacao évoque quelques problèmes auxquels font face les transformateurs locaux.
Le Cameroun s’est fixé un objectif, transformer 50% de sa production de cacao. A date, la promesse est loin d’être tenue. En tant que transformateur, comment justifiez vous ce retard dans la transformation ?
Le gouvernement avait pour ambition de transformer 50% de sa production. Malheureusement, il s’avère que les transformateurs, les champions nationaux que le gouvernement a soutenus n’ont pas pu réaliser ce qu’il y avait à faire. On a des industries qui ont bénéficié de l’appui, mais les promoteurs, soit ils ne maitrisaient pas bien le projet, ou autre chose, ils n’ont pas pu mettre sur pied les structures de transformation.
Dans les années 2005-2006, les ambitions étaient de soutenir au moins 5 champions nationaux qui allaient mettre sur pied de grandes industries de broyage, juste une poignée a pu réaliser. Ce qui fait qu’un manque de confiance s’est installé. Depuis lors, l’Etat s’est orienté vers l’encadrement des producteurs dans l’amélioration de la qualité des fèves, ce qui donne le résultat que nous voyons aujourd’hui.
Que faire pour inverser la tendance ?
Pour inverser la tendance, il faut du soutien. Transformer le cacao demande de gros investissements et il y a très peu d’industriels camerounais qui puissent avoir ces moyens. On ne peut transformer le cacao si on n’a pas un appui financier.
Quels sont aujourd’hui les défis auxquels font face les transformateurs camerounais ?
Les défis auxquels les transformateurs camerounais font face sont, en premier, l’approvisionnement en matière première. Vu le coût du cacao qui a augmenté, les producteurs veulent vendre leur produit à l’extérieur, cela constitue un gros défi pour nous. Il faut aussi noter que nous n’avons pas d’accompagnement, certainement parce que nos prédécesseurs ont déçu, on ne nous fait plus confiance, mais nous espérons qu’ils vont se tourner vers nous, nous restons optimistes, on croit qu’on va inverser la tendance.
Propos recueillis par Julie Bilo’o