Exploitation de la bauxite de Minim- Martap : Camalco signe une convention avec le Cameroun
(Leconomie.info) Les parties prenantes ont paraphé l’accord le 30 juillet 2024 à Yaoundé.
Le projet d’exploitation de la bauxite de Minim Martap prend corps. Après des années d’attente, une convention vient d’être signée à cet effet, entre la Cameroon mining and Alumina Company (Camalco), la filiale camerounaise de la société australienne Canyon ressources et l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Mines, de l’Industrie et du développement technologique. L’accord déterminant les droits et obligations des parties a été paraphé hier, 30 juillet 2024 à Yaoundé.
Il s’agit d’un projet minier « économiquement rentable, écologiquement soutenable et socialement responsable », en phase avec la nouvelle politique minière définie dans la Loi n° 2023/014 du 19 décembre 2023 portant Code minier, a indiqué Fuh Calistus Gentry, ministre des Mines, de l’Industrie et du développement technologique par intérim.
Dans le cadre de ce projet il s’agira concrètement d’exploiter de manière optimale le gisement de bauxite de Minim Martap à travers l’extraction de cinq millions (5MT) de tonnes de bauxite, le traitement de la bauxite en alumine, le transport de ces produits via l’infrastructure ferroviaire existante entre Ngaoundéré-Yaoundé-Douala et l’exportation au Port de Douala ou au terminal minéralier du Port Autonome de Kribi.
De nombreuses retombées en vue
Les retombées du projet sont nombreuses. Les bénéfices socio-économiques vont profiter au Cameroun en général et aux populations autochtones en particulier. D’abord, la création de 1 000 emplois directs et autres indirects, dès son démarrage sans compter sa contribution à l’économie nationale.
Sur le plan financier, l’Etat va bénéficier de 10% des parts gratuites; de la taxe ad valorem au taux de 3% de la valeur marchande ; du partage de production au taux de 5% du produit marchand ; du fonds de développement du secteur minier au taux de 1% du chiffre d’affaires hors taxe ; du Compte spécial de développement des capacités au taux de 1% du chiffre d’affaires hors taxe ; des droits de concession domaniale fixés à 100 000 FCFA/Km 2 /an ; de la taxe à l’exportation au taux de 2% ; d’ouverture du capital de la société de projet à hauteur de dix pour cent (10%) aux nationaux.
« C’est un événement historique. Le Cameroun vient de signer avec Camalco, la convention pour l’exploitation de la bauxite de Minim Martap avec cette spécificité de lier l’industrie au secteur minier. On a exigé et on a eu la transformation de la bauxite et alumine au Cameroun, ce qui va aller à un coût minimum de 2 milliards de dollars. Il y aura beaucoup de retombées. La société va elle-même développer l’énergie pour l’usine d’alumine, ainsi que les infrastructures ferroviaires et portuaires. Elle va aussi développer la mine proprement dite et toutes les infrastructures connexes. Avec ces structures le Cameroun tire beaucoup de bénéfices en termes de retombées. Elles sont énormes pour les communes concernées et pour l’État camerounais en général » a déclaré Fuh Calistus Gentry.
Par ailleurs, il a martelé que les infrastructures liées aux opérations minières ont fait l’objet de contrats spécifiques à signer entre Camalco et les structures concernées tel que Bolloré Africa Railways et Camrail pour les chemins de fer et les ports de Douala et Kribi pour le terminal mineralier
Concrètement, le projet Minim Martap couvre une superficie de quatre cent quatre-vingt-dix-neuf kilomètres carrés (499Km2) et est situé dans les Arrondissements de Tibati, de Ngaoundal et de Martap, Départements du Djerem et de la Vina, dans la région de l’Adamaoua. Si tout se passe bien, la pose de la première pierre de la mine à ciel ouvert se fera au cours de l’année 2025. Rana Pratap Singh, PDG de Camalco, a déclaré que la signature de convention avec le gouvernement marque une étape importante pour la conversion de la concession en permis d’exploitation minière. « Une fois que nous aurons ce permis d’exploitation, toutes nos activités prendront de l’ampleur grâce à la confiance accrue des investisseurs et nous serons en mesure d’entamer des négociations sérieuses avec nos partenaires logistiques afin d’être prêts, dans un délai d’environ deux ans, à commencer les opérations d’exploitation minière » a précisé Pratap Singh.