Vous organisez du 1er au 3 mai 2024 à Douala, un atelier axé sur les femmes, l’intelligence artificielle et la contribution au développement. Pourquoi le choix de cette thématique ?
Le thème de l’atelier qui se tiendra du 1er au 3 mai 2024 à Douala sera focalisé sur les femmes, l’intelligence artificielle et la contribution au développement en raison de la numérisation croissante post-COVID-19, qui a mis en évidence les biais du genre dans les algorithmes d’IA qui perpétuent les inégalités. L’atelier vise à inciter davantage de femmes soit à poursuivre des carrières soit à faire usage quotidiennement dans le domaine de l’intelligence artificielle (avec une utilisation de 35% à nos jours) afin de remédier à la pénurie de spécialistes de l’intelligence artificielle (22 % de femmes sont des employés de l’IA dans le monde).
En outre, l’événement vise à mettre en évidence les contributions des femmes dans le domaine de l’IA, comme en témoigne les nombreuses publications consacrées à la recherche menée par des femmes scientifiques de premier plan dans le domaine de l’IA, qui met l’accent sur les préjugés sexistes dans la recherche sur l’IA. En plus, l’atelier va également aborder l’impact de l’IA sur les femmes dans les pays en développement comme le Cameroun, où l’IA pourrait soit exacerber les défis existants, soit servir de force libératrice. Dans l’ensemble, l’atelier vise à renforcer les capacités des femmes dans le domaine de l’IA et à exploiter leur potentiel pour le développement de la société.
Quelle est la place que l’Intelligence artificielle occupe dans la recherche scientifique aujourd’hui ?
L’intelligence artificielle joue un rôle important dans la recherche scientifique en aidant les chercheurs à traiter de grandes quantités de données, à effectuer des simulations complexes et à découvrir des modèles cachés. Elle peut également être utilisée pour automatiser certaines tâches fastidieuses et répétitives, permettant aux chercheurs de se concentrer sur des tâches plus créatives et analytiques. L’IA est utilisée dans de nombreux domaines de la recherche scientifique, notamment la biologie, la chimie, la physique, l’astronomie, la médecine et les sciences sociales. Par exemple, elle peut être utilisée pour analyser les données génétiques pour découvrir des corrélations entre les gènes et certaines maladies, ou pour élaborer des simulations complexes pour prédire les conséquences d’un changement climatique. En général, l’IA est considérée comme un outil puissant pour la recherche scientifique, Grâce au gain de temps, les coûts sont optimisés. C’est d’autant plus important dans un secteur comme la recherche qui engage des sommes élevées sans avoir la certitude d’aboutir à une découverte scientifique ou une hypothèse juste. Il est important de noter que les algorithmes de l’IA ne doivent être utilisés que pour soutenir les décisions prises par les scientifiques humains, et non pour les remplacer. Les algorithmes peuvent présenter des biais et des erreurs, il est donc important de les surveiller et de les tester pour garantir la fiabilité et la validité des résultats de la recherche.
Quels sont les objectifs de votre atelier ainsi que la cible ?
Cet atelier montrera comment l’utilisation de l’IA par les femmes dans leurs recherches pourrait accroître leurs capacités dans le monde universitaire, automatiser les tâches répétitives, libérer leur temps pour qu’elles se concentrent sur d’autres activités. Les participants se réuniront pour: Fournir une éducation de qualité aux femmes, en encourageant les étudiantes à choisir la filière scientifique, former les femmes à la technologie de l’IA afin d’augmenter le taux de femmes travaillant dans l’IA, créer un réseau de recherche durable entre les anciennes étudiantes du DAAD par le biais d’une collaboration pour l’innovation et le développement de la recherche, encourager les femmes à s’engager dans l’apprentissage d’autres domaines en dehors de leur spécialité, encourager les femmes à faire de la recherche qui peut avoir un impact sur la communauté locale ou le pays, former les femmes aux outils d’intelligence artificielle dans le cadre de la recherche universitaire, donner l’occasion aux chercheuses et aux étudiantes de présenter leurs travaux liés à l’IA, renforcer le réseau entre les anciens étudiants du DAAD qui sont répartis dans différentes villes du Cameroun. Ceci est en accord avec les objectifs de développement durable 4, 5, 8, 9, 10 et 11.
Les groupe cible de notre atelier sont : les femmes alumni ou non du DAAD, les conférenciers, hommes et femmes, qui enseignent à des étudiants de premier et de deuxième cycle ou à des scientifiques d’ONG, les étudiants de premier cycle et de troisième cycle et les femmes travaillant dans le secteur de l’industrie.
Quelles seront les différentes articulations de l’évènement ?
Cet atelier vise à mettre en lumière l’utilisation de l’IA dans plusieurs domaines de recherches, les outils utilisés, les avantages et inconvénient de cette nouvelle technologie. Durant les présentations, les différents participant essayerons chacun selon sa compétence de dégager l’amélioration que cette technologie a effectué dans son domaine, le type de IA utilisé (à l’instar de ChatGPT , DALL-E2, GEN-2, TextCortex, GitHub Copilot, Adobe Firefly, Bard AI, Jasper, Spotify DJ, Gamma.app), et les limites déjà rencontrées. Comme avantage de l’IA, nous pouvons citer : aider l’humain dans son quotidien, améliorer le milieu de la santé et de la médecine, favoriser l’apprentissage et la formation, développer les compétences de l’automobile et des transports…Bien qu’ayant de nombreux avantages, l’IA présente également des limites : risques de mise en danger de la vie privée entre autres.
Que voulez-vous qu’on retienne au terme des échanges ?
Nous voulons qu’on retienne que le potentiel de l’intelligence artificielle est très large et qu’elle peut être utilisée dans de nombreux domaines pour automatiser certaines tâches, optimiser les processus et prise de décisions, optimiser son temps et ses ressources comme jamais auparavant. Par exemple, elle peut être utilisée dans la reconnaissance vocale, la traduction automatique, la conduite autonome, la recherche médicale, la prévision météorologique, etc. Cependant, il est important de noter que l’intelligence artificielle est un outil et qu’elle n’a pas de volonté propre. Elle ne peut donc pas remplacer l’intelligence humaine et ne peut agir que dans les limites de ce qu’elle a été programmée pour faire.
Etant donc une technologie évolutive, la femme qui est au cœur de cet atelier, sera édifiée et éduquée sur le sujet et ceci pourra augmenter dans un avenir proche leur intérêt à ce domaine et une implication plus prononcer des femmes dans l’utilisation de l’IA. En outre, cet atelier posera la première pierre d’une fondation interdisciplinaire avec pour but la collaboration des femmes entre elle, un networking et aussi un mentorat pour les jeunes chercheuses. Le sujet étant d’actualité, tous les participants bénéficierons des différentes présentations et récentes innovations que fait montre cette nouvelle technologie actuellement dans le monde.
