15e Prix de la Fondation L’Oréal-UNESCO : La Camerounaise Elisabeth Amelie Gladys Ngono seule lauréate en Afrique centrale
(Leconomie.info) - Elle a été récompensée le 10 décembre 2024 à Cotonou, pour ses travaux sur les maladies tropicales et ses recherches sur la prévention de l'onchocercose.
Déterminée à poursuivre une carrière scientifique en dépit de la concurrence et des difficultés à concilier la vie professionnelle et la vie familiale, Elisabeth Amelie Gladys Ngono est la seule femme de la sous-région Afrique centrale à figurer parmi les 30 chercheuses africaines récompensées par le 15ème Prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne organisé par la Fondation L’Oréal et l’UNESCO. Elle a été sélectionnée parmi près de 800 candidatures, soumises à l’appréciation du jury présidé par le professeur Aggrey Ambali, Directeur de la Coopération Technique et du Financement des Programmes à l’Agence de Développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD).
En effet, cette année, 25 doctorantes et 5 post-doctorantes provenant de 15 pays africains ont été récompensées pour leurs travaux novateurs et leur engagement à relever les défis scientifiques majeurs du continent, tels que la sécurité alimentaire, la santé publique ou encore les effets du changement climatique.
« Mon projet explore les interactions entre le parasite responsable de la cécité des rivières, son vecteur (la mouche noire) et les bactéries (microbiome) présentes dans son intestin. En ciblant ces bactéries, je vise à empêcher la mise en place du parasite dans le vecteur et donc à réduire ou supprimer la capacité de la mouche à transmettre la maladie », a expliqué la chercheuse de l’Institut Supérieur de la Recherche scientifique et Médicale (ISRSM).
L’inclusion des femmes dans la recherche scientifique : une solution durable pour répondre aux défis de l’Afrique
Selon le rapport de World Population Prospects 2024 récemment publié par les Nations unies, l’Afrique compte une population de 1,5 milliard d’habitants. Celle-ci devrait atteindre 2,5 milliards à l’horizon 2050 et plus de 4 milliards d’ici 2100. Cette dynamique induit des défis de taille, notamment face aux bouleversements climatiques qui aggravent les sécheresses, augmentent la prévalence des maladies infectieuses et contaminent les sols, menaçant ainsi directement la sécurité alimentaire des populations.
« Les défis qui attendent le monde et le continent africain sont immenses. Et nous n’en sommes malheureusement qu’aux prémices. Pour y répondre, nous avons plus que jamais besoin de science. Or, les femmes qui souhaitent poursuivre une carrière scientifique sont confrontées à un véritable parcours de la combattante, alors qu’elles apportent des perspectives adaptées, une capacité d’innovation et un engagement sans faille envers le développement de tous. C’est pourquoi nous les accompagnons depuis 15 ans avec l’UNESCO pour permettre de développer leur leadership et dessiner un avenir plus inclusif » estime Alexandra Palt, Vice-Présidente de la Fondation L’Oréal.
Elisabeth Amelie Gladys NGONO, est titulaire d’une maîtrise en biologie animale option parasitologie et écologie à la faculté des sciences de l’université de Yaoundé 1, où elle est actuellement inscrite en thèse dans la spécialité parasitologie et écologie. Elle a travaillé sur la co-infection loase et geohelminthiases dans la région du centre dans le cadre de son master. Elle est aussi impliquée dans de nombreuses activités de terrain et de laboratoire sur les filarioses et les autres maladies infectieuses
Depuis sa création, le programme « Jeunes Talents Afrique subsaharienne L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science » a ainsi distingué 240 jeunes chercheuses venant de plus de 34 pays d’Afrique et reçu plus de 4000 candidatures. Ces scientifiques ont pu bénéficier d’un soutien financier, notamment grâce à des bourses de recherche de 10 000 € pour les doctorantes et de 15 000 € pour les chercheuses post-doctorantes, ainsi que de formations en leadership, communication, négociation et pour mieux savoir comment réagir face au sexisme, entre autres.